Le devoir de conseil est au coeur de toutes les activités réglementées : Conseil en Investissements Financiers (CIF), Intermédiaire en Opérations de Banques et Services de Paiement (IOBSP), Intermédiaire en Assurances (IA) et Agent Immobilier (AI), Démarcheur financier.
Cette exigence fait partie des bonnes pratiques que tout professionnel de la sphère du Patrimoine doit appliquer envers son client.
Pour bien conseiller son client, il faut bien le connaître. Pour cela, le CGP doit recueillir sur un Questionnaire Patrimonial l'ensemble des réponses du client aux questions posées. Celles-ci doivent être claires et précises et le CGP doit informer son client sur la finalité des questions posées.
le CGP devra vérifier la cohérence des réponses et exploiter les informations recueillies pour délivrer un conseil sur mesure avec des produits adaptés.
Les bonnes pratiques en terme de devoir de conseil au moment de la vente ne se limitent pas à cet instant donné, c'est-à-dire à la souscription de produits. Le CGP a l'obligation d'interroger son client une fois par an, sur d'éventuelles modifications de sa vie matrimoniale, professionnelle, financière... Les données recueillies sont alors réactualisées. Il en va de même, à chaque demande d'un client, concernant un arbitrage ou un versement complémentaire sur un contrat d'assurance vie.
Anticiper le défaut de conseil
La question de la preuve est centrale en matière d’obligation d’information ou devoir de conseil.
En effet, il sera extrêmement difficile pour un CGP de rapporter, a posteriori, la preuve qu’il a effectivement et suffisamment informé son client si rien n'a été écrit. C’est pourquoi, il est conseillé à tout CGP de se prémunir de cette situation délicate en respectant le formalisme mis en place par l'AMF et l'ACPR.
Pour répondre à cette contrainte, l’application Fees and You propose un parcours de vente digital 100% dematerialisé afin que le recueil des informations du client soit conforme à la fois aux modalités de recueil et à la traçabilité des informations ainsi qu'au contenu de celles-ci et à leur exploitation mais aussi des moyens et des procédures mis en place.
Se présenter à son client et l’informer sur son statut
Lors de l’entrée en relation, le CGP doit remettre à son client un document comportant notamment les renseignements suivants :
- son statut de CGP et son numéro d’immatriculation au registre de l’ORIAS (Registre unique des intermédiaires en assurance banque et finance),
- l’identité de l’association professionnelle à laquelle il adhère,
- le cas échéant, sa qualité de démarcheur et l’identité du ou des mandants pour lesquels il exerce une activité de démarchage,
- le cas échéant, ses liens d’affaires avec un ou plusieurs établissements promoteurs de produits financiers.
Ces informations sont formalisées sur un Document d'Entrée en Relation.
Obtenir des informations de son client
Afin de conseiller, le CGP doit demander à son client des informations sur :
- sa situation financière,
- ses connaissances et son expérience en matière d’investissement,
- ses objectifs d’investissement spécialement, notamment, son horizon d’investissement (court, moyen, long terme) et le degré de risque qu'il accepte de prendre.
Si le client ne souhaite pas communiquer pas ces informations, le CGP doit s’abstenir de lui fournir tout conseil en investissements financiers.
Remettre une Lettre de Mission à son client
Cette lettre comporte notamment des éléments relatifs à :
- la nature et les modalités de la prestation fournie,
- les modalités de l’information fournie au client,
- les modalités de la rémunération du CGP.
Elle est rédigée en double exemplaire et signée par le CGP et son client.
Cette Lettre de Mission devra décrire la nature de la mission principale avec la nature de la mission d'intermédiation prévue si celle-ci est identifiée.
Le CGP formalisera ses propositions d'investissement en justifiant les différentes propositions, leurs avantages, les risques qu'elles comportent en se fondant sur l'appréciation financière du client, sa connaissance en matière financière et ses objectifs en matière d'investissements. De plus, le CGP doit décrire son mode de travail, les phases de déroulement prévues et les délais envisagés pour chaque phase. Il devra indiquer si nécessaire la suite et/ou le suivi envisagé.
Afin d’éviter toute contestation du client par la suite, il est primordial que cette information soit la plus claire et la plus loyale possible.
Formaliser le conseil dans un rapport écrit
Ce Rapport de Mission détaille et justifie les différentes propositions du CGP, leurs avantages et les risques qu’elles comportent, compte tenu de la situation financière, de l'expérience en matière financière et de l'objectif de son client.
le CGP doit anticiper tous les problèmes qui pourraient survenir et doit notamment s'assurer de la qualité et de la pérennité du promoteur produit.
Le CGP doit être pour son client un guide sûr et un conseiller expérimenté, ce qui signifie qu'il est tenu à une obligation particulière de conseil envers son client et doit rapporter la preuve de l'execution de cette obligation.
Dans la pratique, cette définition est utilisée par beaucoup de clients mécontents se servant du "manquement du devoir de conseil" pour demander réparation or, pour qu'il y ait responsabilité, il faut :
- une faute ;
- un préjudice (direct et certain) ;
- un lien de causalité entre la faute et le préjudice.
Le professionnel a en permanence une épée de Damoclès sur la tête et toute omission de sa part peut lui être reprochée ensuite.